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Idéal franciscain , Révolution par l'Ordre




La crise civilisationnelle dans laquelle sombre irrémédiablement le monde occidental invite les plus conscients des Européens à s'interroger sur les voies et moyens de "survivre au chaos" engendré par le monde moderne dans toutes les dimensions, individuelles et collectives, de l'existence.

Face à cette déliquescence généralisée, le peuple Corse, de par la pérennité millénaire d'une substance anthropologique et culturelle périodiquement enrichie- car naturellement filtrée - d'apports issus d'un étranger proche, semble mieux armé que d'autres, tant demeure vivace une histoire qui parle encore à ses enfants.


Parmi les apports bénéfiques dont l'influence résonne encore de nos jours, jusqu'à constituer un repère pour les temps tourmentés à venir, l'idéal prêché et vécu par l'ordre monastique franciscain, qui s'implanta en Corse au XIIIe siècle, et dont les membres étaient pour la plupart issus de la province de Gènes. Les franciscains se caractérisent par l'accent mis sur la pauvreté matérielle, condition première de la richesse spirituelle, le don et le partage comme principes absolus.


Les communautés monastiques constituent encore aujourd'hui la seule expérience réelle et réussie de collectivisme, car liée à l'Ordre, à la Règle, et dévolue à la transcendance. L'idéal de pauvreté, d'harmonie entre l'homme et son environnement naturel, le sacrifice du JE au NOUS, les innombrables réalisations effectuées sur l’île des siècles durant, ont marqué d'une manière indélébile l'âme corse et demeurent, sous les ravages actuels du matérialisme, parmi les ressorts psychologiques profonds guidant le réveil de notre peuple.


Cet univers mental issu de la plus authentique tradition catholique a de même imprégné les révoltes corses des décennies passées dans leur dimension écologiste ( Argentella, Boues Rouges ) ou sociales, et partant, l'ADN nationaliste, quand bien même certains de ses acteurs refusaient toute affiliation spirituelle. La dictature de l'Argent est considérée ici plus qu'ailleurs comme inacceptable, justifiant l'insoumission de résistants se qualifiant de "fratelli", tandis que le gauchisme idéologique restera confiné au statut de produit d'importation parisien, frelaté et donc viscéralement rejeté.


Les notions de "simplicité volontaire", de "décroissance", la conscience de l'impossibilité d'une croissance et d'une consommation infinie dans un monde fini, de la non-viabilité à court terme des standards de vie occidentaux, tendent à se développer au sein de franges dissidentes et marginales des peuples européens. En Corse, elles sont au centre d'une culture traditionnelle malmenée par la globalisation et la normalisation engendrées par l'hydre occidentale mais dont l'empreinte demeure vivante au sein de l'inconscient collectif. Ce "stoïcisme sacré" porté par des élites en devenir, constitue aujourd'hui le cœur d'un projet civilisationnel révolutionnaire dont les dimensions politiques et institutionnelles ne sont en réalité qu'un aspect mineur, dérivé.


De l'idéal franciscain à la Révolution par l'Ordre, le fil ténu, mais insécable qui relie l'origine au futur et la Terre au Ciel est la garantie, par delà les vicissitudes du présent, de la survie et d'un avenir digne pour notre peuple.

A Squadra

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